Joseph Laurent

Pierre-Joseph Laurent était né en 1715 à Bordeaux, selon la Biographie Générale Hoefer, à Bouchain, selon la Grande Encyclopédie, et plutôt à Auberchicourt, selon M. René Macaigne, dont le remarquable et captivant ouvrage est récemment paru. Hoefer le qualifie "méchanicien français". A 21 ans, il avait mené à bien, dans les Flandres et en Hainaut, des dessèchements jugés jusque-là impossibles. Il avait été nommé directeur des canaux de Lille et de Valenciennes, puis de Picardie.

II était bien en cour et apprécié de Choiseul. Il exécuta les cascades de Chanteloup et de Brunoy. Il imagina même un bras mécanique pour le duc de La Vrillière. II avait fait fortune avec les mines de Pontpéan (Bretagne)

D'après Condorcet, Laurent, dans sa jeunesse, avait travaillé sous les ordres du sieur Boileux, entrepreneur des fortifications à Saint-Quentin. Et ce Boileux, notre compatriote, serait pour beaucoup dans le projet Laurent, de même qu'il avait déjà mis la main très utilement aux détails du projet Devicq.

Au surplus, Joachim Malézieux le fait justement remarquer dans la Revue Le Vermandois (1873), c'est à Devicq que revient en tout cas l'honneur de l'idée première, dont la hardiesse parut friser le génie.

Le ministre Choiseul, châtelain de Chanteloup, fit agréer par le roi le projet Laurent, ce qui entraîna, la même année, 1767, le rachat du canal Crozat par l'Etat, moyennant trois millions.

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