HENRI MARTIN

LE MONUMENT

Ce grand historien était statufié sur la place Edouard Branly du lycée portant son nom. La statue, réalisée par Marquet de Vasselot (hauteur 2,30 m) a été inaugurée le 30 juillet 1887.

La guerre de 1914 survient et les Allemands devaient enlever cette statue pour la faire fondre et en récupérer le bronze.

La ville donna aussi à un boulevard le nom d’Henri Martin.

Il appartenait à la ville de faire revivre cette figure à l’entrée du lycée.

Un statuaire de talent, M. Diosi Ernest, présenta 2 études traitées avec un sens artistique parfait. On retiendra le 2e projet où "la pose romantique couvre un lourd manteau qui lui cache les jambes et il porte des livres sous le bras gauche ". La statue fut posée le 15 juin 1933. La statue a été détruite pendant la guerre 39-45.

HISTOIRE 

Henri Martin est né à St.-Quentin le 20 février 1810 et passe son enfance rue des Canonniers avec ses parents et sa sœur Sophie. Il fait ses études au collège et, son père qui est juge au tribunal civil, veut en faire un notaire. Mais son professeur lui prédit déjà une carrière d’historien et il rafle tous les premiers prix. Il part en 1830 rejoindre son ami Félix Davin. Un bibliophile, Jacob, chez qui se réunissent Hugo, Gauthier, Nerval, Sainte Beuve, Rhodier, l’engage pour fabriquer une Histoire de France, en mettant bout à bout des textes choisis chez les Historiens.

Républicain, ami de Carnot, Pelletan, Anatole de la Forge, Henri Martin lutte pour la 2e République et se mêle aux étudiants de 1830.

De 1837 à 1854, fait paraître les 19 volumes de sa grande Histoire de France devenant ainsi le grand historien national de France. Il fait la connaissance d’Arago et il est désigné par Carnot pour remplacer Guizot à la Sorbonne. Il publie d’autres ouvrages, obtient des prix (1er et 2e prix) à l’Académie Française.

De 1855 à 1860, il publie une nouvelle Histoire de France en 16 volumes.

En février 1871, Paris et l’Aisne le nomment député ; il choisit l’Aisne et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine qu’il préside. Elu sénateur de l’Aisne en 1876, membre d’une phalange de sénateurs républicains, résiste aux usurpations et repousse la dissolution de la Chambre. Il prononce de nombreux discours, dont celui de 1882 qui sera commenté dans toute la presse française.

Gambetta le prévit pour remplacer le 3e Président de la République (Jules Grévy) mais Gambetta meurt en 1882.

Henri Martin publia de nombreux ouvrages, voyagea partout, fit conserver, classer les manuscrits et pièces diplomatiques.

Formateur de l’opinion publique, il fut un phare de la jeune 3e république et achèvera son histoire jusqu’à la guerre de 1870.

Membre de l’Académie Française en 1878, en remplacement de Thiers, il restera l’historien aux manières simples, avec l’esprit cordial, la parole simple et ardente, qui resta toute sa vie picard et saint-quentinois, aima sa ville natale et sut défendre ses intérêts comme député et sénateur.

Il meurt le 14 décembre 1833 emporté par une congestion pulmonaire. La France lui fit des obsèques nationales.

les deux différentes statues

la première statue de Henri Martin exécutée par Marquet de Vasselot ,inaugurée le 30 juillet 1887 détruite en 14-18

et la seconde statue de Henri Martin par Ernest Diosi  médaille d'or du salon hors concours-  posée sur le socle le 15 06 1933 -pose romantique habit d'académicien ,jambes cachées ,livres sous le bras détruite en 39- 45 

Source : Conférence de la Société Académique -  Article du Grand Echo 1932. Madame Séverin, Société Académique