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L’HISTOIRE DES BOULANGERS
Le pain fut pendant des siècles la nourriture principale de l’homme ( Il faut se rappeler que le manque de pain dans les siècles passés, amenait la famine) aussi nous ne serons pas surpris que la confrérie des boulangers soit la plus importante et la plus ancienne des corporations. Condorcet disait, dans une éloge "que l'art du boulanger est le plus nécessaire au peuple".
On
appelait les boulangers ,les talemeliers et
leurs statuts remontent au temps de Saint Louis.
( Nul ne peut être
talemelier ,s’il n’achète son métier au Roy ). Pour passer maître ,
il fallait compter quatre ans d’apprentissage.
Un
droit de visite était établi (
genre de contrôle des prix) et si le poids du pain était insuffisant, il
était saisi et confisqué au profit des pauvres. Plus tard , Philippe le Bel
dit que les amendes seront proportionnées au délit. Les boulangers et bouchers
ne doivent pas travailler le dimanche. Quand il y a abondance, on autorise la
fabrication de petits pains pour les pauvres et les enfants Quand le blé
augmente , on ne fait que du pain bis.
Charles
V prend un décret, qui indique que le prix du pain sera fixé selon les
différents prix du blé. Le blé du Nord de la Picardie est très recherché et
les Espagnols et les Hollandais viennent le chercher à Saint –Valéry ( Somme
). Le blé de Corbie et du Santerre avait une grande réputation, c'est a dire
à l'est de la Picardie. Quand le prix du blé monte ,on n’hésite pas a
mettre des chaînes en travers des
rivières pour empêcher les expéditions et faire baisser les prix. Ce
qui ne plaît pas aux boulangers, qui protestent contre les autorités
municipales.
On trouvait plusieurs sortes de pain : Le Seminel ,gâteau composé de fleur de farine et d’œufs sans poids précis( les boulangers fabriquaient chacun leur tour des « semineaux mais il est interdit de le fabriquer si le blé est cher ») le pain de Chailly (de la ville plus connue sous le nom deChailly-Mazarin, qui a disparu au XVIIIe siècle)qui était le pain du Chapitre ,bon et friand, le pain Bourgeois ou pain de poise, que l’on pesait , le pain de Brode de qualité inférieure, les craquelins « biscuits au beurre » , les « échaudis autres sortes de gâteaux (autorisés depuis 1488) .
En 1658 figurait le pain "blanc du Chapitre.". On connaissait , aussi le blanc de Gonesse, le bis de Paris, plus tard le pain de ménage ( à mi chemin entre le bis et bis blanc! )le pain à soupe, le mollet à la reine, qui contenait du beurre et des oeufs, le pain "bis" plus nourrissant et qui se conservait très bien. Vers 1760,plusieurs seigneurs commandèrent du pain avec un tiers de blé et deux tiers de seigle, enrichissant et substantiel,(qui a servi pendant les disettes) La mise au point d'un pain populaire sur Paris se fit pressant dans la seconde moitié du XVIII e siècle
Au
moyen âge le pain était taxé sur le poids et non sur le prix
et la miche se vendait pour un prix invariable ,mais s’allégeait ou
baissait selon le prix du blé. On trouvait donc du pain gris ,noir ou blanc,
selon les périodes
( d’où, peut être, l’expression
« avoir mangé
son pain blanc .-
Il a mangé son choine) » )
Le pain blanc et le pain bourgeois pèsent
850 grammes, le pain bis 2
kg. A Saint -Quentin on
trouvait des fours près de l’église Sainte Catherine, près de la
Collégiale Sainte Pécinne, en
haut de la rue de la Gréance ( rue d’Isle),et des autres près de du Faubourg
de Ponthoille (ou Pontoilles qui est la
rue de Pontoile) ,rue du Temple (réservé au Chapitre) on relève un
autre four face à L’église Saint Martin (rue Émile Zola )…….soit plus
de 30 fours du XI ème au XV éme siècles
A Paris .-Les boulangers sortirent indemnes de l'extorsion de fonds, qui frappèrent les corporations, pendant les années 1691 à 1710,périodes de grand déchirement, pour Louis XIV et les Français. On pourra ensuite acheter de nombreux offices. En 1719 les corporations prélèveront des taxes sur les apprentis et les nouveaux maîtres En 1745 ,on créa un office" d'inspecteur -contrôleur des jurés 'qui porta un coup dur aux offices. En 1758,les communautés payèrent des impôts importants, avec menace de retirer leurs privilèges. Le XVIIIe siècle tournera autour de la fiscalité royale, et les contrôles de toutes sortes( mesureurs. visites ..). Malgré cela ,la communauté prie l'initiative de faire célébrer des messes pour la Famille royale, qui lui coûta des sommes importantes. Turgot supprima le système des corporations en 1776.
Les questions sociales, les fermetures de boutiques, les mauvais circuits de distribution, et la question du pain contribuèrent au déclenchement de la révolution
LE
PAIN PENDANT LA PÉRIODE 1793 –
1794
Pour
établir l’égalité dans la pensée ,où des milliers de Parisiens, souffrent
de la faim , le rationnement est instauré : cartes de pain , de viande, de
sucre, de savon.
En
novembre 1793 , le 3 frimaire an 2 est institué le pain de l’égalité « il ne sera plus consommé un pain de fleur de farine, pour le riche, un
pain de son pour les pauvres, tous les boulangers sont tenus sous peine d’amendes
de faire une seule et bonne espèce de pain , le pain de l’égalité
» .
Résultat , on ne vit que des longues queues chez les boulangers, et on vendit du pain en cachette.
SOURCE Mr Paul Moniot Membre de la Société Académique de St Quentin – Vivre au moyen âge en Picardie - Claude Vaquette - Martelle Editions - Bibliothèque municipale de Saint Quentin - Archives P . Kessler - Le meilleur pain du monde - par Steven Laurence Kaplan- Editions Fayard- Bibliothèque municipale de Saint Quentin