LES ECHEVINS

 

Les Échevins, étaient nommés d'abord par le Comte ; puis, plus tard, par le Roi, et ne pouvaient, pendant le temps de leur exercice, faire fonction de jurés, non plus que les jurés fonction d'Échevins. Ils connaissaient des vêtures, saisies et amortissements ; des poids, aunes et mesures ; de la police ; du taux des vivres et denrées, et parfois de la justice criminelle entre les bourgeois. (quelques ecclésiastiques entrés dans cette magistrature, en furent exclus par ordre royal (28 janvier 1322.) -A la suite d'interminables contestations, l'Échevinage fut réuni à la mairie en juillet 1362. Il fut statué, par le diplôme expédié à ce sujet :

1o que les jugements qui seraient rendus énonceraient les jurés avant les échevins, dans les cas qui étaient auparavant de la compétence des premiers, et vice versa

2o que le Mayeur présiderait aux deux corps réunis et décernerait que. les prisons du Beffroie seraient communes aux. juridictions combinées. -- Par une ordonnance du Roi du 7 février 1320, il avait été statué que les Echevins même seraient tirés du corps de la bourgeoisie.

Avant leur réunion aux Mayeur et Jurés, les Échevins étaient en possession de recevoir du châtelain de la vicomté le Roi un repas qui leur fut conservé longtemps après et jusqu'à la prise de la ville. En voici l'ordonnance.
.Dès que le festin avait été annoncé au châtelain, et fixé, huit jours avant sa célébration, par les Échevins, ils s'assemblaient dans une salle tendue de tapisserie; leur table devait être couverte, de toutes parts; de même étoffe, et de trois nappes, et leurs bancs garnis de paillots. Assis en un même rang, ils étaient servis par deux clercs de la ville, qui étaient le Procureur et le Greffier aux causes, portant serviettes blanches sur l'épaule et un chapeau ou une couronne de fleurs sur la tète. A la première entrée, on leur servait un grand potage, bon pain, bon vin. Succédaient à ce mets: poulets bouillis aux pois, et pâtés de poulets encore; ensuite venait un oison pour deux Échevins. .Apres ce service, on distribuait de la carpe et du brochet par quartier, sur des tranches de pain, avec du verteille ou verjus d'oseille. Le châtelain qui était obligé de fournir ce repas aux dépens du domaine, ne pouvait pas en imposer sur la qualité de ces poissons ; il devait les montrer vifs, la veille du festin, à deux Echevins ou à deux des leurs députés par eux à l'effet de les visiter. On appontait ensuite bœuf salé et moutarde; chaque couple d'Échevins avait son plat. …………..voir la société académique de Saint Quentin pour la suite……………………….. On levait la première nappe, et l'on servait alors une tartèrelle (petite tarte)à chaque Echevin, et des cerises ; car l'on faisait toujours tomber le temps de ce repas en été, et ordinairement au mardi le plus proche de la Saint-Barnabé.

La crème que l'on ajoutait à ces petits desserts était couverte d'un large craquelin, et entremêlée de fromages vieux et nouveaux que l'on présentait sur deux pains blancs tenants ensemble ; de grosses noix et de Bateaux secs sans être fourrés. On ôtait la seconde nappe ; chaque Echevin était alors versé d'un grand verre d'hypocras, qu'on accompagnait d'une large distribution de métiers ou oublis qu'il leur était permis d'envoyer à leurs femmes, à leurs filles ou à leurs parentes. L'un des clercs servants, attentif aux besoins de Messieurs, leur demandait ensuite s'ils voulaient réitérer de la liqueur. Quand le repas était fini, les grâces étaient rendues par le plus ancien Echevin, et ensuite par les autres, chacun selon son ordre de réception. Un se couvrait de bouquets et de couronnes ; et l'on pliait la dernière nappe de la table qui restait couverte de sa tapisserie
A ce repas pouvaient être invités par le châtelain, les officiers du roi, le Mayeur et son lieutenant; mais ils étaient servis après les Echevins sur une table séparée; et, après les grâces, ils devaient se retirer. La liberté que leur sortie donnait aux Echevins était employée à se faire faire par l'un des deux clercs servants la lecture du statut qui réglait le festin. Si le parchemin avait été suivi, on tenait quitte le châtelain de son obligation ; s'il y avait manqué en quelque point, on lui imposait le devoir de donner un autre repas, et de payer quelques deniers tournois à chaque Échevin , pour la peine d'avoir assisté à un festin tronqué, et celle de revenir au . Certain châtelain avait voulu se soustraire à ces engagements, vers 1290. Philippe le Bel, auquel les Échevins portèrent plainte à ce sujet, les rétablit dans leurs droit et usage par une lettré particulière qu'il adressa à son Prévôt Royal de Saint-Quentin qui avait osé autoriser ce refus injuste.

Source SOCIETE ACADEMIQUE