LES PROVISIONS D'AVOINE ET DE FOURRAGES SONT AMASSÉES DANS LA VILLE.
Nota que depuis 3 à 4 ans notre grand monarque Louis XIV, Roy de France et de Navarre, ayant la guerre contre l'Allemagne, l'Espagne et la Hollande, et des desseins et secrets à luI réservés, fit faire des grands tas d'avoine, de foin que de jarbées, dont la ville de Saint-Quentin ne fut pas peu embarrassée.
Tous les lieux publiques ayants étaient pris et occupés ; même les lieux plus saints n'en furent préservés.
Les greniers des basses voûtes de notre église de Saint-Quentin du coté de la chapelle du Sépulcre etc., et quelque endroits des greniers de la Fabrique, du côté de Notre-Dame-Labon (1) furent pris pour y mettre de l'avoine.
L'abbaye d'Isle et celle de Saint-Prix, les Cordeliers et jacobins furent gardiens du foin et des jarbées.(bottes de foin ) Le Collège ne fut pas exempt dont la cour fut remplie de tas de jarbées depuis les lieux communs jusqu'à la classe joignant la chapelle d'icelle (2)...
Plusieurs lieux particuliers furent aussi pris sans en avoir aucune récompense.
Chacun a parlé et philosophé touchant ces guerres .Le temps fera voir ce que l’on verra de cette provision
La rue de Labon s'appelait au siècle dernier la rue aux Greniers.
C'était la salle dans laquelle se faisait la classe de seconde, avant la création du Lycée. Antoine Chabaud énumère les églises, cloîtres et maisons religieuses de Saint-Quentin qui pouvaient servir de dépôt des grains et farines pour les temps de guerre.
Source :Journal du chanoine Decroix- Société académique de Saint –Quentin