Extraits de documents concernant le Quartier Saint Martin

 

 L'usine David et Maigret

PREAMBULE

                               La métamorphose la plus marquée se situe entre 1859 et 1914, les faubourgs se changent alors en quartiers ( St Martin à l'Ouest, St Jean au Nord, Faubourg d'Isle au sud ), la ville gagne des territoires sur les marécages ( zone portuaire du canal ), sur les champs (Remicourt) qui voit émerger un quartier entier à l'Est des Champs-Elysées ( à l'origine limite est de la ville), et sur d'autres communes ( 1881 Annexion du petit Neuville et du petit Harly ), pour former un territoire de 2 076hectares.

Cette évolution de la cité entraîne une densification du réseau urbain :1872 = 249 rues et places,-1906 = 384 rues et places.

 

1910.

Le nombre d'entreprises est passé de 40 en 1884 à plus de 60 en 1914 (12 ateliers en 1872).Le secteur est constitué de petites comme de grosses unités

La société Cliff produit 90 000 mètres de dentelles par jour et emploie plus de 1 000 personnes.

La société Alfred Magnier emploie 1 180 personnes.

La société Sidoux et Cie possède 22 métiers, mus par une machine de 35 CV et emploie 200 personnes dans un site de 11 000 ml.

La société Vve Julien Daltroff et Cie emploie 700 ouvriers sur un site de 12 000 m2.

La société Bernheim Frères ( citée de la rue du Dr Cordier )utilise une machine à vapeur de 150 CV pour entraîner ses métiers et emploie 1 000 ouvriers.

 

LES MOTEURS QUI ONT FAIT L’INDUSTRIE

Le secteur est techniquement très bien équipé. Outre le puissant moteur de 250 CV de la distillerie Décles et Cie, on retrouve dans la minoterie, au moulin de Saint-Martin (6,8 et 10 Bd Victor Hugo), un moteur de 110 CV, et au moulin Millot ( 82 Bd Victor Hugo), un moteur de 80 CV.

Pour le reste, la puissance des moteurs passe à 60 CV pour la Brasserie Coopérative (rue Quentin Barré), 50 CV pour la fabrique de caoutchouc Boinet et Cie ( 111 rue de Guise), et de 30 à 10 CV pour l'industrie de la brasserie qui compte prés de 12 unités de production.

SOURCE / : Etudes Saint quentinoises - Evolution Sociale et Economique 1870 1914 de Geoffroy Giraux Société Académique de Saint Quentin

 le vieux port

La ville n'aurait pu sans doute atteindre un niveau de développement sans la présence du canal et des voies ferrées. L'étude des cartes de la ville (1855,1895 et 1910) permet de saisir l'importance que pouvait revêtir de telles voies de communication, leur localisation au sud de l'ancien noyau urbain montre à la fois une complémentarité (notamment grâce aux grues du port)et une concurrence car le réseau fluvial et le réseau ferré ont en commun le transport d'un certain nombre de marchandises.

 

Le réseau départemental des chemins de fer a vu de 1839 à 1912, la création de 39 lignes pour un total de 1363 km. Pour rappel le Vélu Bertincourt

 

LIGNE TRAMWAY

Le 12/8/1895 se crée la S.A des Tramways de Saint-Quentin, grâce à de nombreux apports de la société d'éclairage et de force motrice. En 1896, la société Popp (Responsable à Paris de l'éclairage des Halles), devient concessionnaire mais les transactions financières effectuées soulèvent des doutes en ville et à la Banque de France même. Après la faillite en 1897, la concession est rétrocédée à l'Omnium Lyonnais, le 30/8/1898 est voté la déclaration d'utilité publique, le 16/1/1899 le nouveau projet de circulation est émis par l'Omnium ( circulation le 15/2). Mais ce système de voitures à air comprimé (modèle Mékarski), est déjà dépassé puisque circule déjà à Lille, Troyes et Montpellier des trolleys (tramways électriques).

Le 14/10/ 1899 s'ouvre la ligne Hôtel de Ville - Cimetière St-Jean. En décembre 1900 la longueur du réseau est de 5665 mètres - Gare du Nord - Hôtel de Ville = 1067 m - Hôtel de Ville - Cimetière =1353 m - Hôtel de Ville - Rocourt = 1433 m - Hôtel de Ville -Remicourt = 1071 m - Gare du Nord - Faubourg d'Isle = 741 m (prendre photo anc passage route de paris)

Le 13/7/1907 la raison de la compagnie change est devient, la compagnie des Tramways de Cambrai et de St-Quentin d'un capital de 1600 000f, le 26/4/1908'est le jour d'ouverture des lignes électriques dont le courant nécessaire est produit par 3 dynamos de 250 CV ( alimenté par une machine à vapeur Corliss).

 

USINE DECLE

Les entreprises sont peu nombreuses mais relativement importantes. La distillerie et la chimie sont représentées par la société Décle et Cie ( 151 rue de Paris). Fondée en 1834 par Robert de Massy, la distillerie de Rocourt devient très vite, par la complémentarité de ses activités de distillerie et de chimie, la plus grande distillerie française. Robert de Massy s'associe avec son beau-fils Charles Décle en 1857 ( qui prendra sa succession à sa mort en 1876). Le tournant de l'activité se situe dans les années 1860. Avec l'invention d'un système d'extraction de jus de betterave plus performant, il obtient des rendements de l'ordre de 93 %. L'usine traite alors entre 300 et 400 tonnes de betteraves en 24 heures. La société acquiert la distillerie Sébastopol à Ham, la distillerie de Bohain et celle de Busigny. Elle confie la fabrication des appareils d'extraction de jus de betterave à la société Mariol le-Pinguet. Elle produit en 1873, 314 hectolitres d'alcool par jour et 13 tonnes de potasses. En 1884, elle s'étend sur plus de 13 hectares, elle est desservie par le canal et la ligne de chemin de fer Saint-Quentin / Vélu-Bertincourt, elle emploie plus de 400 ouvriers.

Source : Etudes de Geoffroy Giraux Société Académique de Saint Quentin - Etudes Saint- Quentinoises Evolution économique et Sociale - Périodes 1870 et 1914

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